Dans
"Le génie du Christianisme", écrit
entre 1795 et 1799 par François-René
de Chateaubriand, celui-ci parle ainsi des Invalides
"Trois corps de logis, formant avec l'église
un carré long, composent l'édifice des Invalides.
Mais quel goût dans cette simplicité ! quelle beauté
dans cette cour, qui n'est pourtant qu'un cloître
militaire, où l'art a mêlé les idées guerrières
aux idées religieuses et marié l'image d'un camp
de vieux soldats aux souvenirs attendrissants d'un
hospice ! C'est à la fois le monument du Dieu des
armées et du Dieu de l'Evangile. La rouille des
siècles qui commence à le couvrir lui donne de nobles
rapports avec ces vétérans, ruines animées, qui
se promènent sous ses vieux portiques. Dans les
avant-cours tout retrace l'idée des combats : fossés,
glacis, remparts, canons, tentes, sentinelles. Pénétrez-vous
plus avant, le bruit s'affaiblit par degrés et va
se perdre à l'église, où règne un profond silence.
Ce bâtiment religieux est placé derrière les bâtiments
militaires comme l'image du repos et de l'espérance
au fond d'une vie pleine de troubles et de périls.
Le siècle de Louis XIV est peut-être le seul qui
ait bien connu ces convenances morales et qui ait
toujours fait dans les arts ce qu'il fallait faire,
rien de moins, rien de plus. L'or du commerce a
élevé les fastueuses colonnades de l'hôpital de
Greenwich, en Angleterre ; mais il y a quelque chose
de plus fier et de plus imposant dans la masse des
Invalides. On sent qu'une nation qui bâtit de tels
palais pour la vieillesse de ses armées a reçu la
puissance du glaive ainsi que le sceptre des arts".
Dans
un grand mouvement de réforme des institutions militaires,
en 1670 (Colbert réforme la marine de guerre,crée
des hôpitaux, la Caisse des Invalides de la marine...),
après la guerre de dévolution et avant celle qui
sera engagée contre les provinces Unies, le roi
Louis XIV décida de la construction de bâtiments
destinés à soigner et loger les soldats blessés
où définitivement invalides. La capacité prévue
fut de 2000 personnes, mais on en dénombrait jusqu'à
trois mille en 1710 ! Ce chantier, par son importance,
fut le deuxième après celui de Versailles. Il fut
confié à l'architecte Libéral Bruant, et débuta
en 1671. L'aile Est fut achevée en 1674, et les
premiers invalides s'y installèrent. L'église dédiée
aux soldats ouvrit en 1677, l'achèvement des travaux
ne se fit qu'en 1706, pour la consécration de l'église
royale. Devant l'Hôtel se trouvaient des près. De
1724 à 1720, on y construira l'esplanade qui se
trouve devant les bâtiments. Le dôme de l'église
royale fut restauré en 1989, et recouvert de plus
de 555 000 feuilles d'or posées par dix maîtres
doreurs. Sous ce dôme se trouve le tombeau de Napoléon,
dont les cendres furent rapportées en 1840, par
la volonté du roi Louis-Philippe. L'esplanade des
Invalides comprend une gare qui a été construite
pour l'Exposition Universelle de 1900 afin de desservir
la banlieue sud-ouest et Versailles.
In a large reform
movement of the military institutions, in 1670 (Colbert
reform the navy, creating hospitals, the Funds of
Invalids of the navy...), After the war of "devolution"
and before the one against the United Provinces
(Flanders) , King Louis XIV decided to build a house
and a hospital to accommodate and treat soldiers
wounded or permanently disabled. The planned capacity
was 2,000 people, but there were up to three miles
in 1710! The works, by its importance, was the second
after Versailles. It was entrusted to architect
Liberal Bruant, and began in 1671. The east wing
was completed in 1674 and the first invalids settled
there. The church dedicated to the soldiers opened
in 1677, the completion of the work was done in
1706, for the consecration of the royal church.
facing the building were meadows. From 1724 to 1720,t
the plaza in front of buildings was built. The dome
of the royal church was restored in 1989 and covered
more than 555 000 gold leaves raised by ten spin
masters. Under this dome is the tomb of Napoleon,
whose ashes were reported in 1840 by the will of
King Louis-Philippe. The Invalides esplanade includes
a station that was built for the Universal Exhibition
of 1900 to serve the suburbs southwest and Versailles.
Vue
aérienne : au centre, la dôme et l'église.
Au fond, les bâtiments des musées. Les soldats
invalides dormaient sur les 4 côtés de la cour au premier
étage. Ils étaient huit par chambre. A l'origine, il suffisait
de justifier de dix années de guerre, et d'une
blessure, pour bénéficier d'un logement
aux Invalides. A la suite de ses guerres incessantes,
et du nombre croissant de soldats blessés, Louis
XIV dut faire porter à vingt ans les années de
service dans l'armée.
Vue
aérienne des Invalides
Les
Invalides vues du dôme. Au fond : l'esplanade des
Invalide puis le pont Alexandre III
Les
Invalides vus de la rue de Grenelle et de l'esplanade
des Invalides
Les
Invalides vus de la rue de Grenelle : cour d'entrée
Les
allées pavées. Les pavés sont d'origine
!
La
façade des Invalides vue de l'allée pavée.
A gauche, la statue de mars, Dieu de la guerre, armé d'un
casque, d'une pique et d'un bouclierà droite, celle
d'Athéna, à la fois la déesse de la Guerre et de
la Sagesse, portant bouclier et épéen protectrice des
héros et patronne des artisans et de la cité.
Les
canons présentés sur des affûts en
fonte, constituent la "batterie triomphale"
des Invalides. Des salves d'honneur étaient tirées
par des invalides lors des grandes célébrations
parisiennes. Sur cette photo, on voit une "bouche
à feu" chinoise, trophée pris à
l'ennemi, constituant, avec d'autres, la "batterie
trophée" des Invalides.
La
cour d'honneur avec le dôme en arrière-plan
La
cour d'Honneur des Invalides, avec le Dôme en arrière-plan.
Des lignes marquent l'emplacement des égouts car,
contrairement à Versailles, les Invalides furent
dotés d'égouts, grand signe de modernité,
pour l'époque.
L'ancien
laboratoire d'Antoine
Parmentier dans une des cours des Invalides
C'est
dans ce bulbe que furent cachés une quarantaine
de pilotes alliés, principalement Américains et Canadiens,
pendant la seconde guerre mondiale, à la barbe
des allemands qui occupaient les Invalides ! Cela grâce
au courage de Denise, Yvette et Georges
Morin. Ce dernier est alors fonctionnaire aux Invalides.
Ils seront dénoncés et Georges mourra en
déportation au camp d'Eillrich-Dora le 26/12/1944.
RIP
La
partie dorée du dôme est faite de feuilles
d'or. A raison de 84 mm carré par feuille, il a fallu
550 000 feuilles, soit 12,6 kg d'or à 23,5 carats,
(23 g les 1000 feuilles).
Le
dôme fait donc 3520 m2. Le coût de l'or a été
de 330 000 euros.
Le
dôme des Invalides vu des jardins du musée
Rodin
Les
Invalides la nuit : au fond, à gauche, on aperçoit
la cathédrale Notre-Ddame. A droite, la bande lumineuse
est un 'bateau de croisière glisant sur la Seine.
Plusieurs
grands peintres ont collaboré pour peindre la voûte
: Charles de la Fosse, un des meilleurs coloristes de
l'Ecole française a peint la coupole et les 4 évengélistes.
Les 12 apôtres ont été peints par
par J. de Jouvenet. Les Boullogne ont peint les chapelles
de St-Jérôme, St-Ambroise et St-Augustin
Le
Brun avait peint la chapelle St-Grégoire. Ses peintures
furent endommagées (la chapelle est exposée
au nord). La chapelle fut repeinte par Doyen.
L'église
St Louis des Invalides. Derrière le choeur, que
l'on voit au fond, se trouve le dôme.
Cet
orgue comporte 3 claviers de 61 notes et un pédalier de
32 notes, le tout dans une console retournée à traction
électrique. L'orgue d'origine fut construit entre 1679
et 1687. L'orgue actuel date de 1957. une dizaine de jeux
subsistent de l'orgue originel. Histoire
de l'orgue.
Tombeau
du frère ainé de Napoléon Ier : Joseph
Bonaparte, roi de Naples et d'Espagne. Les Invalides
abritent également le tombeau de Jérome
Bonaparte, l'autre frère de Napoléon.
C'est
loin des siens, dans l'ile de Ste-Hélène
(situez
l'île sur la carte) que mourut Napoléon
1er, le 5 mai 1821, à l'âge de 52 ans.
Il y était exilé depuis 1815, après
la défaite de Waterloo. Sa dépouille
restera enterrée à Ste-Hélène
jusqu'au 15 octobre 1840, date à laquelle
elle commença son voyage de retour vers la
mère patrie (à bord du navire "La
Belle Poule), de par la volonté de Thiers
qui y contraint le roi Louis-Philippe. Des funérailles
nationales sont organisées le 15 décembre
1840 (son sacre
eut lieu un 2 décembre, immortalisé
par le peintre David), puis sa dépouille
fut transférée aux Invalides. Le tombeau,
tel qu'on le voit à présent, n'existe
pas encore. Des travaux sont entrepris, afin de
creuser, sous le dôme, l'excavation qui accueillera
le tombeau. Ils sont confiés à l'architecte
Visconti, et c'est le 2 avril 1861 que la dépouille
de Napoléon trouvera sa place actuelle.
Au
fond de la crypte, au-dessus de la dalle sous laquelle
repose le Roi de Rome, est érigée une statue de l'Empereur
portant les emblèmes impériaux.
Le
tombeau de Napoléon
Le
tombeau de Napoléon
Le
tombeau de Napoléon
"Je
désire que mes cendres reposent sur les bords de
la Seine, au milieu de ce peuple français que j'ai
tant aimé"